Qu’est-ce que les violences obstétricales et gynécologiques ?


Les violences obstétricales et gynécologiques : définition

Les violences obstétricales et gynécologiques touchent à 3 dimensions

Physique

Physique

Verbale

Verbale

Légale

Légale

Les conditions dans lesquelles les actes médicaux vont être posés, vont permettre aux femmes de les requalifier en violences obstétricales et/ou gynécologiques.
Elles sont constituées de L’ABSENCE
  • De consentement libre et éclairé
  • De l’absence de choix et de diversité dans l’offre de soin
  • De consentement des actes à des fins d’apprentissage
  • D’anesthésie efficace
  • D’utilité médicale avérée
  • D’exercice des gestes obstétricaux dans un cadre légal*
  • D’humanité et de dignité
  • Du respect des droits de la patiente
  • De pratiques conformes aux données scientifiques

*Charte de la personne hospitalisée, Code de Santé Publique, Code de Déontologie, recommandations nationales et internationales

La présence d’un ou plusieurs de ces critères constitue les éléments fondamentaux des violences obstétricales et gynécologiques

Cet ensemble d’actes, de paroles et d’attitudes va porter atteinte à l’intégrité mentale et physique d’une femme de façon plus ou moins sévère

Cela se produit pendant…

le suivi gynécologique
et/ou parcours PMA

la grossesse

l’accouchement

le post-partum


Ces violences sont perpétrées par des équipes de soignants qui vont agir ensemble et/ou individuellement

  • Gynécologues obstétriciens
  • Sages-femmes
  • Infirmièr.e.s
  • Médecins généralistes
  • Agents administratifs
  • Auxiliaires de puériculture
  • Puériculteurs.tricess
  • Anesthésistes
  • Aides-soignant.e.s
  • Agents de service

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Cette infographie a été créée par l’IRASF pour expliquer simplement les violences obstétricales et gynécologiques. Vous pouvez la partager, l’imprimer, l’afficher en maternité ou au cabinet…

En détail…

  • Les violences obstétricales et gynécologiques sont, au regard des nombreuses lectures de témoignages reçus par le Collectif S.I.V.O, un ensemble de gestes, de paroles et d’actes médicaux qui vont toucher à l’intégrité physique et mentale des femmes de façon plus ou moins sévère. Ces actes ne sont d’une part, pas toujours justifiés médicalement, et d’autre part, s’opposent pour certains aux données et recommandations scientifiques actuelles.

    Cela va se produire tout au long de la vie des femmes, pendant les visites gynécologiques, ou le suivi en obstétrique pour la grossesse, l’accouchement et le post-partum, ainsi qu’à l’occasion de certains examens médicaux n’ayant rien à voir avec la sphère génitale.

    Dans ces accompagnements obstétricaux et gynécologiques nous trouverons des femmes ayant eu :

    • Des interruptions volontaires de grossesse (IVG)
    • Des interruptions médicales de grossesse (IMG)
    • Des parcours de procréations médicalement assistées (PMA)
    • Des grossesse désirées
    • Des grossesses non désirées menées à leur terme
    • Des fausses couches
    • Des dénis de grossesse
  • Les violences obstétricales

    La violence obstétricale consiste en tout acte abusif sortant du cadre des intérêts de la patiente tels que : l’organisation du planning des équipes soignantes, le respect des protocoles hospitaliers parfois contraires à l’intérêt des patientes, le souci de protection médico-légale des soignants eux-mêmes et/ou de soumission aux impératifs des compagnies d’assurance, et toujours en dehors du consentement, des demandes et des besoins des femmes.

    Les facteurs humains sont à prendre en compte dans l’exercice de ces violences puisque les équipes soignantes peuvent également être victimes de peurs, de croyances, de pressions budgétaires, de fatigue et de manque d’effectifs. Cet ensemble de paramètres requalifie une part de la médicalisation de l’accouchement et/ou la surmédicalisation, lorsqu’elle ne répond pas à une demande ou un besoin des femmes, en violence obstétricale.

    La violence obstétricale est aussi l’absence de médicalisation quand les femmes en expriment le besoin et/ou l’envie

    pour exemple :

    • Refuser de procéder à une anesthésie pour une réfection d’épisiotomie car cela convient mieux au soignant.e est une violence obstétricale.
    • Ne pas permettre la mise en place d’une péridurale, car le/la soignant.e estime que ce n’est pas le bon moment, est une violence obstétricale.
    • Procéder à des actes douloureux et/ou invasifs et à fort impact psychologique et émotionnel, tels que la césarienne, l’extraction instrumentale, la révision utérine, sans s’assurer de la présence d’une anesthésie efficace, et/ou sans prendre en compte la parole de la parturiente qui exprime verbalement et physiquement sa souffrance est une violence obstétricale.

      Cela peut être considéré comme un acte 
      de torture si le/la soignant.e sait que l’acte en question est douloureux voire insoutenable sans anesthésie.
    • Un acte pratiqué à des fins d’apprentissage sans le consentement de la femme est une violence obstétricale, qu’il soit d’utilité médicale avérée ou pas.
    • Procéder à des pratiques proscrites par les recommandations, telle que l’expression abdominale est une violence obstétricale.
  • Les violences gynécologiques

    Les violences gynécologiques se produisent tout au long de la vie des femmes . Les femmes et/ou très jeunes femmes et/ou très jeunes patientes, vont se voir imposer des frottis, et/ou des touchers vaginaux, et/ou des traitements et des commentaires inutiles et hors des recommandations. Elles ne seront pas accompagnées dans le choix éclairé d’une contraception, mais se verront en imposer une selon l’avis du praticien dans la grande majorité des cas observés. Leurs besoins et la connaissance de leur propre corps seront niés, jusqu’au refus de poser des contraceptifs de longue durée comme les dispositifs intra-utérins aux primipares ou aux nullipares.

    Les violences gynécologiques peuvent également être des examens cliniques invasifs et non consentis, et/ou qui sont faits en dehors de toute explication sur leur utilité. En gynécologie, des femmes rapportent avoir subi le retrait de dispositifs contraceptifs sous cutanés sans anesthésie.

    A cela vont s’ajouter, comme en obstétrique, des comportements et attitudes personnelles et professionnelles inadaptées de la part des soignant.e.s, qui vont se traduire par :

    • des agressions physiques
    • des agressions verbales
    • des jugements et commentaires personnels
    • des humiliations graves
    • le manque de confidentialité
    • des violations flagrantes de l’intimité